L’arrivée de chercheurs africains et africanistes à Lubumbashi pour célébrer le 10e anniversaire de l’ASAA est hautement symbolique et significative pour l’élan panafricaniste dans le débat sur la restitution du patrimoine culturel africain.

D’une part, l’ASAA continue de se développer, après ses quatre premières éditions tenues respectivement à Ibadan (2015), Accra (2017), Nairobi (2019), et Le Cap Town en 2022 (mais qui fut retardée de six mois en raison de la pandémie de Covid), des pays anglophones. Tenir sa Vème conférence biennale pour la première fois dans une ville Francophone, en République démocratique du Congo, est un défi linguistique et géopolitique majeur. Il s’agit aussi une opportunité pour l’Association de grandir. Lubumbashi est en effet une ville dynamique, à la frontière avec la Zambie, et le Hub de la plupart des sociétés minières. En outre, Lubumbashi est un lieu historique où le leader panafricaniste Patrice Emery Lumumba a été tué.

D’autre part, cette célébration du 10e anniversaire s’associera avec le l’ICAADS pour marquer le 60e anniversaire de l’Union africaine et de la fondation de l’Institut d’études africaines. Ensemble, les sujets relatifs aux réparations, rapatriement des objets d’art africains, néocolonialisme, panafricanisme, Genre et sexualité, réengagement de la 6e région de l’Union africaine, Citoyenneté, État et la police en Afrique, Environnement et santé publique, Statut et traitement des migrants africains à l’intérieur et à l’extérieur du continent, positions de l’Afrique sur les conflits internationaux, etc. seront abordés.

L’ASAA se réjouit donc de ce moment unique qui amenera une communauté dynamique et diversifiée de chercheurs, d’intellectuels, de décideurs politiques, d’activistes, d’artistes et d’autres personnes pour discuter de questions pertinentes affectant l’avenir du continent, mais surtout pour la production des connaissances sur l’Afrique et pour l’Afrique.

Dans le contexte de déséquilibre des connaissances et des défis de leur production, circulation, et conservation, ASAA est un espace pour engager directement les parties prenantes à développer un nouvel imaginaire pour protéger et promouvoir le bien-être des peuples d’Afrique, à travers une participation intellectuelle multidisciplinaire, transdisciplinaire et multisectorielle qui privilégie les perspectives africanistes.

  1. Ecole Jeunes Chercheurs
  2. Ecriture academique
  3. CIHA Blog
  4. ICAADS

Débats précédents


mar. 26 nov 2021

19:00 – 20:30 SAST (GMT + 2:00)
Webinaire Zoom

Les luttes de race et de genre en Afrique et dans la diaspora

Intervenants : Keisha-Khan Perry et Awino Okech

Keisha-Khan Perry

Keisha-Khan Perry est une anthropologue féministe, militante politique et professeur d’études africaines à l’Université de Pennsylvanie, aux États-Unis. Elle écrit sur les mouvements sociaux urbains qui luttent contre la violence des déplacements forcés. Elle est l’auteur de l’ouvrage primé : Black Women against the Land Grab : The Fight for Racial Justice in Brazil (University of Minnesota Press, 2013), une étude ethnographique du militantisme des femmes noires pour les droits au logement et à la terre dans la ville de Salvador, au nord-est du Brésil. En mettant l’accent sur les États-Unis, la Jamaïque et le Brésil, Keisha-Khan continue d’écrire sur les questions relatives à la propriété et à la perte de terres par les Noirs, ainsi que sur les logiques raciales genrées liées à la dépossession des Noirs dans la diaspora africaine. Keisha-Khan a récemment fait partie de la délégation de l’Association des études latino-américaines (LASA) chargée d’enquêter sur la destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff.

Awino Okech

Les activités de recherche d’Awino Okech portent sur le lien entre le genre, la sexualité, la sécurité et les projets de création de nations et d’États dans les sociétés en situation de conflit et d’après-conflit. Awino accorde une attention particulière au pouvoir dans les processus de production et de transfert de connaissances et explore ces dynamiques à travers les choix méthodologiques et pédagogiques de ses recherches et de ses cours. Avant de rejoindre SOAS à l’Université de Londres, au Royaume-Uni, Awino a travaillé pendant plus de dix ans dans le secteur du développement dans diverses sous-régions d’Afrique, où elle a soutenu des organisations de défense des droits des femmes et des mouvements locaux travaillant sur les questions de genre et de conflit. Ce travail reste au cœur de ses études et de ses activités d’enseignement et s’illustre par un soutien continu aux mouvements féministes pour la justice sociale en Afrique et aux organisations de construction de mouvements féministes dans le monde. À SOAS, Awino enseigne au département de politique et d’études internationales et soutient la mise en œuvre des engagements pris par SOAS en faveur de la justice raciale en tant que directrice associée en charge de l’équité et de la responsabilité.


mar. 26 oct 2021

19:00 – 20:30 SAST (GMT + 2:00)
Webinaire Zoom

La question foncière et l’être humain en Afrique et dans la diaspora

Intervenants : Robbie Shilliam et Sabatho Nyamsenda

Robbie Shilliam

Robbie Shilliam mène des recherches sur les complicités politiques et intellectuelles du colonialisme et de la race dans l’ordre mondial. Il est co-éditeur de la collection de livres Rowman & Littlefield, intitulée Kilombo : International Relations and Colonial Questions. Robbie a été cofondateur du groupe de travail colonial / postcolonial / décolonial de la British International Studies Association (Association britannique d’études internationales) et est un membre actif de longue date de la section Développement mondial de l’International Studies Association (Association des études internationales). Au cours des six dernières années, Robbie a organisé, en collaboration avec des universitaires et des anciens de la communauté, une série d’expositions en Éthiopie, en Jamaïque et au Royaume-Uni, qui ont mis en lumière l’histoire et la portée du mouvement rastafari pour la politique contemporaine. Basé sur des recherches originales et primaires sur l’histoire impériale et postcoloniale britannique, cet ouvrage est désormais présent en ligne comme outil pédagogique sur Rastafari in Motion. Robbie est professeur au département des sciences politiques de l’Université John Hopkins, aux États-Unis.

Sabatho Nyamsenda

Sabatho Nyamsenda est un panafricaniste et un militant socialiste basé en Tanzanie. Il est maître de conférences au département des sciences politiques et de l’administration publique de l’université de Dar es Salaam, en Tanzanie, et chercheur associé à la Society, Work and Politics Institute (SWOP) de l’université de Witwatersrand, en Afrique du Sud. Il est également membre du Land Rights Research and Resources Institute (HakiArdhi) et du Tanzania Socialist Forum. Sabatho écrit et apparaît régulièrement dans les médias locaux et internationaux. Entre 2017 et 2019, il a été coordinateur d’une rubrique de journal appelée “Sauti ya Mshikamano » (Voix de la solidarité), qui publiait des articles écrits ou dictés par des militants de la classe ouvrière. Il a ensuite compilé ces textes dans un livre édité, intitulé Wavujajasho dhidi ya Soko Huria (Les travailleurs contre le marché libre, 2019).


mar. 28 sept 2021

19:00 – 20:30 SAST (GMT + 2:00)
Webinaire Zoom

Les féminismes africains postcoloniaux

Intervenants : Sylvia Bawa et Yolande Bouka

Sylvia Bawa

Sylvia Bawa est professeur agrégé de sociologie à l’Université York au Canada. Ses recherches portent sur les discours d’autonomisation, la décolonisation, les droits de l’homme, la culture et le développement critique. Avec un accent particulier sur les droits et l’autonomisation des femmes en Afrique, ses recherches examinent la manière dont les forces et les événements historiques façonnent les conceptions orthodoxes de l’autonomisation, entraînant la production d’images et d’identités déformées des femmes africaines dans le discours sur le développement. Ses publications sur ces sujets ont notamment été publiées dans des revues telles que Third World Quarterly, African Identities, Qualitative Report, Development in Practice, Journal of African Law, Canadian Journal of African Studies, et des chapitres dans International Human Rights of Women et The Palgrave Handbook of African Women’s Studies (Springer Major Reference Works Series).

Titulaire d’un doctorat de l’Université Queen’s, elle est actuellement chercheur principal ou co-chercheur dans le cadre des projets de développement de partenariats suivants, financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) : Research/Dissemination Network on Canada’s Human Rights Role in Sub-Saharan Africa (CARRISSA); Confronting Atrocity: Truth Commissions, National Reconciliation and the Politics of Memory; et le partenariat GMO 2.0.

Yolande Bouka

Yolande Bouka est professeur adjoint au département d’études politiques de l’Université Queen’s, au Canada. Elle est spécialiste des questions de paix et de conflit et ses activités de recherche et d’enseignement portent sur les relations entre l’État et la société, la violence politique, le genre et l’éthique de la recherche sur le terrain en Afrique subsaharienne. Elle est titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’American University. Ses recherches actuelles portent sur une analyse historique et politique (multi-sites) des femmes combattantes en Afrique australe ; elle est également co-chercheur dans le cadre d’un projet qui explore la microdynamique des manifestations politiques en Afrique. Ses recherches ont été soutenues par le programme de bourses Fulbright, l’Association américaine des femmes diplômées des universités et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Elle est aujourd’hui membre du comité consultatif du programme Diaspora du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) et du comité consultatif de rédaction de Afrique et Développement et de la Revue canadienne d’études africaines.


mar. 29 juin 2021

19:00 – 20:30 SAST (GMT + 2:00)
Webinaire Zoom

Féminisme, modernité et être humain en Afrique contemporaine

Intervenants : Desiree Lewis et S.N. Nyeck

Desiree Lewis est professeure au département d’études femmes et genre de l’Université de Western Cape, en Afrique du Sud. Elle a publié de nombreux articles, essais et chapitres de livres dans les domaines de la politique et des études féministes africaines, des études culturelles sud-africaines, de l’écriture des femmes noires et, plus récemment, de la nourriture comme culture matérielle. Elle a reçu des bourses et occupé des postes de professeure invitée en Allemagne, aux États-Unis et en Suède. Actuellement investigatrice principale d’un programme Mellon intra-institutionnel intitulé « Critical Food Studies: Transdisciplinary Humanities Approaches to Food », elle est l’auteur de Living on a Horizon : Bessie Head and the Politics of Imagining (Africa World Press, 2007) et, plus récemment, Surfacing: On Being Black and Feminist in South Africa (Wits University Press, 2021), co-édité avec Gabeba Baderoon.

S.N. Nyeck est chercheure invité à la Vulnerability and Human Condition Initiative de l’Université Emory, aux États-Unis, et chercheure associée à la Chaire d’études critiques sur la transformation de l’enseignement supérieur (CriSHET) à l’Université Nelson Mandela, en Afrique du Sud. Son prochain livre, African(a) Queer Presence: Ethics and Politics of Negotiation (Palgrave, 2021), développe une éthique ancrée pour la négociation de l’homosexualité en Afrique et en diaspora. Ses autres livres dans cette ligne de recherche sont Routledge Handbook of Queer African Studies (Routledge, 2019) et, avec Marc Epprecht, Sexual Diversity in Africa: Politics, Theory and Citizenship (McGill-Queen’s University Press, 2013).